Norman Prince
Né le 31 août 1887 à Pride Crossing, Massachusets. Fils de l'industriel et banquier, Frederick Henry Prince. Diplômé d'Harvard, en Arts et en Droit en 1911. Il est d'abord avocat à Chicago au sein de la firme Winston, Payne etc. Il est peu enthousiaste pour son métier car sa véritable passion est le développement de l'aviation. Il suit des cours de pilotage sous un nom d'emprunt pour ne pas déplaire à son père qui considère les avions comme des "cages à poules puantes". En 1912, il reçoit sa license de pilote sous le numéro 55. Il quitte ses activités d'avocat en 1913, prétextant ou souffrant de troubles de la vue, et passe son temps entre les diverses résidences familiales, entre autres celle de Pau où il a passé de nombreuses vacances dans sa jeunesse, son père organisant des parties de chasse au renard auxquelles participaient un grand nombre de personnalités politiques ou du monde des affaires. Il compte de nombreux amis à Paris, en particulier dans la colonie anglo-américaine. Dès le début de la première guerre mondiale, Norman désire servir la France qu'il considère comme sa seconde patrie. Il parfait sa formation de pilote à la Starling Burgess Flying School avant de proposer ses servives à la France. Il y rencontre son ami de Boston, Frazier Curtis, qui rentre d'Angleterre et qui n'a pas réussi à se faire intégrer dans l'aviation navale anglaise, d'où sa présence pour se perfectionner et tenter à nouveau sa chance. Norman Quitte son école et vogue vers la France le 18 janvier 1915 sur le Rochambeau où il arrive le 29. Sur le même navire, Edmond Genet, un autre futur pilote de l'escadrille La Fayette,qui rejoint la France pour s'engager dans la Légion Etrangère.Norman s'installe dans un appartement à Paris et passe cinq semaines à tenter d'intéresser les autorités françaises à son idée de créer une escadrille composée uniquement de volontaires américains. Le 9 février, il est rejoint par son ami Curtis qui a renoncé à s'engager en Angleterre, risquant de perdre sa nationalité américaine. Ils écrivent, sans succès, au ministre de la Guerre, Etienne Millerand car il y a plus de postulants pilotes qu'on ne possède d'avions.Malgré cette rebuffade, ils s'engagent dans la Légion, Curtis le 2 mars et Norman le 4. Ils sont immédiatement transférés à l'école militaire d'aviation de Pau. Le 1er mai, Norman reçoit son brevet de pilote militaire sur Voisin. Curtis a moins de chance car il a eu deux accidents à Avord et il souffre d'une dépression nerveuse qui l'oblige à une convalescence de 45 jours à Paris. Il en profite pour continuer de défendre la cause de la création d'une escadrille et pour trouver, auprès du Corps des Ambulances américaines, le nombre de pilotes ou volontaires complémentaires pour constituer une telle unité. A cette occasion, il fait la connaissance du Docteur Edmund Gros, un médecin américain parisien, qui dirige l'Hôpital Américain et qui jouera un rôle déterminant, par la création d'un comité franco-américain, pour soutenir le projet d'escadrille.Le 1er mai 1915, Norman et affecté à l'escadrille V.B 108 ainsi que Elliot Cowdin. En juin, Norman est élevé au grade de sergent et muté à la V.B 113 où il servira jusqu'au 15 février 1916.Frazier Curtis n'a décidément pas de chance. Suite à sa dépression, il demande sa mutation dans la chasse. Vu l'état de ses nerfs, en réponse à sa demande, il reçoit le 8 août 1915 sa démobilisation car il est déclaré inapte au vol. Il part pour l'Angleterre où il restera quatre mois avant de repartir pour les Etats-Unis. Les efforts de Curtis, l'aide du Docteur Gros, le fait que Norman est introduit auprès de Robert Bliss, Premier Secrétaire de l'Ambassade américaine à Paris et Jarousse de Sillac, Sous-Secrétaire d'Etat à la Guerre fait que son projet commence à prendre forme dans l'esprit des autorités.La Permission de Noël de trente jours, qu'il obtient ainsi que Elliot Cowdin et Bill Thaw, va être le catalyseur.Pendant sa permission à Prides Crossing, Norman a acquis à sa cause son frère aîné, Frederick et ils sont quatre à réembarquer pour la France. Norman retourne brièvement à son escadrille avant d'être envoyé au Bourget, le 16 février, pour un entraînement sur Nieuport.Le 14 mars 1916, le Colonel Henri Régnier confirme que le Quartier Général vient d'ordonner la création d'une escadrille américaine avec les pilotes dont les noms suivent: W.Thaw, E.Cowdin, K.Rockwell, N.Prince, C.C Johnson, C. Balsley, V.Chapman, L.Rumsey, et J.R McConnell. Le 16 avril, l'escadrille N.124 est officiellement formée avec le retrait de Johnson, Balsley et Rumsey et l'adjonction de Bert Hall et de deux officiers français, le Capitaine Thénault et du Lieutenant de Laage de Meux.Luxeuil les Bains est la première base. Les pilotes prennent leurs quartiers dans une villa à Behonne, entre Bar-Le-Duc et le terrain, en attendant l'arrivée de leurs Nieuport 11s. On leur envoie un vieux Nieuport pour s'entraîner. Norman a le manque de chance d'être l'un des premiers à voler et s'écrase contre un hangar, miraculeusement sain et sauf, l'avion étant détruit, certainement un tour que lui joue sa mauvaise vue. Six Nieuport 11s arrivent début mai. Le temps de les assembler, les premières patrouilles peuvent avoir lieu. Il n'y a rien de spécial à signaler à part les bombardements allemands de nuit contre le terrain. Le 18 mai, Kiffin Rockwell ouvre le score de l'escadrille en abattant un avion de reconnaissance allemand aux environs de Mulhouse. Le jour suivant, l'escadrille est affectée sur le très dangereux secteur de Verdun.Le 19 juin, Balsley en patrouille avec Prince et Rockwell est grièvement blessé et estropié pour le reste de sa vie.Le 23 juin, en patrouille avec le Capitaine Thénault, Lufbery et Victor Chapman.Au cours d'un combat contre cinq appareil allemand, Chapman est abattu, devenant le premier pilote tué au combat.Pendant Les mois de juillet et août, Norman est constamment en patrouille. Il rêve de descendre un ballon d'observation et pour ce faire, son avion est équipé de rockets incendiaires, les "Prieur". Il y parvient enfin avec l'aide de McConnell mais sa victoire n'est pas homologuée car il se trouve à cinq miles à l'intérieur des lignes allemandes.Le 23 août, Prince réclame une victoire en solitaire. Il a tiré et tué l'observateur d'un biplace Aviatik et forcé le pilote à atterrir dans une prairie à l'intérieur des lignes alliés. Quand il rentre à Behonne, ses camarades accueillent son récit avec scepticisme. Mais le Capitaine Thénault lui accorde cette victoire et le recommande pour la Médaille Militaire. Entre Kiffin Rockwell et Prince, se développe depuis quelques temps une certaine hostilité car Kiffin trouve que Prince a su s'attirer les faveurs du Capitaine alors que ses propres efforts sont ignorés. Kiffin écrit à son frère Paul que lui et ses copains ne croient pas du tout à cette victoire et que si Prince obtient une médaille, ils demanderont à quitter l'escadrille. Il ajoute que quand Prince rentrera de Paris, il lui demandera des comptes sur le fait qu'il dit du mal de lui dans son dos. Ses copains et lui vont essayer de le virer de l'escadrille.Le 9 septembre, Prince gagne sa seconde victoire en abattant un chasseur, un Fokker.Le 14 septembre, l'escadrille retourne à sa base de Luxeuil. Les pilotes reçoivent de nouveaux appareils, des Nieuport 17, plus grands et plus rapides. La première patrouille, avec ces nouveaux appareils a lieu le 23. Y participent Lufbery et Rockwell. Lufbery est obligé de rentrer au terrain quand sa mitrailleuse Vickers s'enraye. Rockwell continue sa route vers HartmannweillerKopf où il est tué d'une balle dans la poitrine tirée par un biplace Albatros.Trois jours après la mort de Rockwell,Le 26 septembre, Norman Prince est décoré de la Médaille Militaire qui se joint à sa croix de guerre pour ses victoires du 2 août et du 9 septembre. Le 10 octobre, il abat son troisième avion, victoire confirmée, mais il est obligé de se poser en catastrophe à Luxeuil, son Nieuport étant criblé de balles. Un Grand bombardement franco-britannique est programmé pour le 12 octobre sur les usines Mauser à Oberndorf en Allemagne. 60 appareils prennent l'air. L'opération durera six heures. Le Lieutenant de Laage de Meux, Lufbery, Masson et Prince en font partie. Mais les chasseurs, chargés de protéger les bombardiers à l'aller et au retour, n'ont qu'une autonomie de deux heures et sont donc obligés de se poser pour refaire le plein. Lufbery et Prince attendent le retour des bombardiers quand ils aperçoivent quatre Fokker E.IIIs qui font de même. Ils engagent immédiatement le combat. Norman en abat un, sa quatrième victoire officielle et Lufbery un autre ce qui fait de lui le champion de la 124 avec cinq victoires confirmées à son actif. Il faisait presque noir après le retour des derniers bombardiers. Lufbery se pose sur le terrain le plus proche à Corcieux. Prince le suit mais, à cause certainement de sa pauvre vue et de la pénombre, il ne voit pas les câbles téléphoniques autour du terrain. Ses roues les accrochent et il se crashe sur la piste. Au moment du choc, son harnais se rompt et il est éjecté, se brisant les deux jambes et se blessant à la tête. Prince est conscient quand les mécaniciens et les pilotes se précipitent. Sa première préoccupation n'est pas son état mais un chasseur qui est encore en l'air et pour lequel il demande que la piste soit balisée par des torches pour éviter qu'un second accident ne se produise. L'hôpital de Gérardmer est à vingt kilomètres par une route en mauvaise état. Lufbery accompagne Norman dont il tient la main serrée. Lufbury devine que Prince agonise. Ce dernier chante pour ne pas perdre connaissance. Les médecins pensent tout d'abord pouvoir le sauver mais un caillot se forme dans le cerveau, le laissant inconscient. Sur son lit de camp, il est promu sous-lieutenant et le Commandant Felix Happe le décore de la Légion d'Honneur. Le 15 octobre 1916, Norman meurt à l'âge de 29 ans sans avoir repris connaissance. On lui fait d'impressionnantes funérailles militaires et il est inhumé à Luxeuil. Tous droits résérvés « The Lafayette Flying Corps »: The American Volunteers in the French Air Service in World War One Auteur: Dennis GORDON A SCHIFFER MILITARY HISTORY BOOK - (Schifferbk@aol.com) Traduction: Roger Deshayes
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